« Ce qu’une chenille appelle une fin de Vie, le sage l’appelle un papillon » Jean-François Berry aimait les petites phrases riches de symboles, comme ce proverbe tibétain placé en exergue au premier chapitre de son livre : Le CHANT de la RESONANCE.
Jean-François découvre l’astrologie en 1974 et l’astrologie humaniste en 1979 à travers sa rencontre avec Alexander Ruperti, porte-parole de la pensée de Dane Rudhyar. En 1984, il est co-fondateur avec lui du Réseau Astrologie Humaniste.
D’abord historien, Jean-François avait le don de relier les cycles planétaires aux événements mondiaux, n’hésitant pas à remonter à l’Antiquité pour comprendre les enjeux de notre monde d’aujourd’hui et préparer celui de demain. Très ancré dans la réalité quotidienne, il aimait repérer la résonance entre les gros titres des journaux et les aspects planétaires du jour : du « mot à mot exact » se réjouissait-il !
Musicien, il avait mis en musique le thème de Dane Rudhyar à l’occasion de son centenaire en 1995. Et il a co-animé des stages « Astro-Chant » avec son épouse Anne Lapalus, chanteuse lyrique.
Grand voyageur, curieux de découvertes, il aimait organiser des stages « Astro-Tourisme » au Mexique, au Brésil, à Venise, à Vézelay, et surtout à Ischia, cette île de la Baie de Naples à l’énergie si particulière, où il se ressourçait chaque année.
Jean-François Berry a quitté cette terre le mardi 22 septembre, à l’équinoxe d’automne, moment d’équilibre parfait entre le jour et la nuit, entre la lumière et l’ombre. L’équinoxe d’automne c’est la Porte du Ciel : Janua Coeli en latin. Janua (la porte, le seuil qui permet le passage entre deux espaces) est en lien avec le dieu Janus au double visage à qui Saturne avait donné le don de la « double science » : celle du passé et du futur. Merveilleuse synchronicité pour cet adepte de la vision cyclique de l’astrologie. La Porte du Ciel, c’est là où le corps physique se transmute en corps de lumière. Jean-François a rejoint l’inaccessible étoile qu’il évoquait si souvent…
« L’astrologie humaniste permet de transformer toute crise personnelle en opportunité de croissance. » En lien avec la psychologie jungienne, l’astrologie humaniste est un outil de connaissance de soi et d’évolution personnelle.
Suite à sa NDE (Near Death Experience ou expérience de mort imminente) en 2000, il fait la connaissance de Salomon Sellam et associe la psychogénéalogie et l’analyse psychosomatique à sa pratique de l’astrologie humaniste. Le CHANT de la RESONANCE traite de cette lecture du thème astral totalement novatrice, « l’art du conflit créateur », illustrée par des histoires vraies, racontées avec son humour habituel. Il avait prévu un 2ème tome…
« La plupart des crises et des maladies proviennent d’une perte d’âme, d’une coupure entre le lien de l’esprit et du sens … la guérison c’est retrouver son âme » : à l’heure du Coronavirus, ses mots résonnent étrangement, tant au niveau collectif que personnel. Pour Jean-François, l’astrologie est une pratique spirituelle, un Tao à l’occidentale.
Chaque mois, à la Nouvelle Lune, il rédigeait les « Potins de la Comète » en lien avec l’actualité planétaire du mois lunaire, boussole pour le mois à venir. Ses Potins vont cruellement nous manquer !
Adepte de la légèreté profonde, il pratiquait l’humour et les jeux de mots : il nous enchantait par sa façon de se réapproprier et d’actualiser les mythes grecs. Il avait un don de conteur, la capacité de faire passer un enseignement très profond à travers des anecdotes amusantes, faciles à comprendre et à retenir. Et le don de décoder les messages inconscients, à travers les mots employés, les associations d’idées, les gestes et les signaux non verbaux. Jean-François était un passeur, un initiateur, un accoucheur d’âmes.
Au terme de cinq mois d’hospitalisation et de souffrances inouïes, accompagné sans relâche par sa chère épouse Anne, sa compagne qui lui a tenu la main jusqu’à l’instant ultime, il a rejoint ses amis et compagnons de route : Alex Ruperti, Yvan Othenin-Girard, Christian Drouaillet…
Son rire inimitable, reconnaissable entre mille, résonne en moi malgré la douleur, en ce moment d’adieu… A Dieu cher ami Jean-François.