Gisèle (elle gît) est un modèle de sacrifice et de dévouement. Son besoin d’amour est tel qu’elle peut accepter toutes sortes de compromissions et de vexations pour un zeste de reconnaissance.
Elle n’a pas été désirée ni aimée par sa mère Ghislaine. Similitudes des prénoms et des dates de naissance : le 18 septembre pour la mère, le 14 pour la fille : jour de la Sainte Croix, elle porte sa croix! Elles ont la même place dans la fratrie. Ce sont deux « gisantes »: des enfants de remplacement d’un deuil non fait dans la famille. Sa mère a toujours tout décidé pour elle et, pour ne pas lui déplaire, Gisèle a même accepté de rompre avec son amoureux pour épouser l’homme que sa mère lui avait choisi !
Pour compliquer encore, elle a un frère Gilles (il gît), né 2 ans avant elle, précisément le 18 comme Maman. « Jumeau » de la mère, avec l’avantage d’être un garçon, il était la fierté de Ghislaine ; il avait tous les droits et elle tous les devoirs. Et puis elle a aussi une soeur aînée, la préférée du père. Comment trouver sa place dans la famille autrement qu’en adoptant un rôle de servante ?
Elle souffre depuis toujours de la 5ème vertèbre lombaire, douleur typique de la dévalorisation par rapport aux frères et soeurs…
N’ayant pas pu avoir d’enfant, le drame de sa vie, elle s’est dévouée à ses frères et soeurs, ses neveux et nièces, et elle a été le bâton de vieillesse de ses parents, supportant toutes les rebuffades sans se plaindre.
Aujourd’hui, elle cherche à comprendre le sens de tout ce qu’elle a vécu, elle a décidé d’enfin prendre sa vie en main, de faire des choix personnels et de s’autoriser le droit au plaisir. Elle a même retrouvé l’amour de ses 17 ans, perdu de vue depuis plus de 40 ans !