Blandine est une très jolie jeune femme, beaucoup de charme, une réussite professionnelle brillante, une vie amicale riche et la passion des voyages. Mais à 35 ans, elle s’interroge sur son ambivalence par rapport aux relations amoureuses et à son désir d’enfant, entre besoin vital, instinctif, très puissant de se réaliser à travers la maternité et la peur viscérale de perdre sa liberté et sa créativité en donnant la vie.
Blandine (la blanche, la transparence) s’est toujours sentie une « sous-soeur » c’est son expression ! Enfant du milieu, n’ayant le privilège ni d’être l’aînée, ni d’être un garçon, elle n’a jamais trouvé sa place dans la fratrie. Elle est née 4 ans et 5 jours après sa soeur Laure (l’or, la brillante). Entre les 2 femmes, sa mère a fait une fausse couche. Son anniversaire est confondu avec celui de sa soeur et elle a l’habitude de recevoir les « restes » de la grande : vêtements, jouets…
Arrivée après une fausse couche, à une date très proche de celle de sa soeur, elle est à la fois l’enfant de remplacement de celle qui n’a pas vécu et une sorte de « doublure » de l’ainée, une « sous-soeur » comme elle le dit.
Dans la nature, les animaux les plus prédateurs sont aussi les plus prolifiques et notre inconscient, programmé avant tout pour la survie de l’espèce, a tendance à faire naître à la même date des enfants de remplacement potentiel dans les failles marquées par les décès d’enfants, des sortes de « roues de secours » pour le cas où le premier ne survivrait pas… Mais quelle place peut avoir la roue de secours tant que l’autre n’est pas « crevée » ?
Blandine a toujours admiré sa soeur qu’elle estime plus brillante, plus jolie, plus intelligente et qui contrairement à elle, a réussi sa vie de couple et de famille puisqu’elle est mère de 4 enfants; enfant sage et responsable, Blandine a toujours réfréné sa fougue et sont désir d’indépendance. Elle dit qu’elle a été « transparente » jusqu’à l’âge de 17 ans. Aujourd’hui encore, elle rêve de se casser la jambe pour qu’on s’occupe enfin d’elle !
Elle est née précisément à la même date que sa grand-mère paternelle, morte en couche. Le lien inconscient à cette grand-mère « jumelle symbolique » est extrêmement puissant et on comprend bien que son désir d’enfant soit bloqué par la peur inconsciente de mourir en donnant la vie, comme sa grand-mère.
Ses parents se sont séparés quand elle avait 10 ans et elle n’a jamais eu de modèle de couple, chacun des parents étant resté seul après le divorce. Pour se « protéger » du risque de devenir mère, elle a rencontré Fabien, ‘jumeau symbolique » de son père qui au lieu de combler le manque paternel s’est révélé tout aussi irresponsable que l’était son père.
Aux dernières nouvelles , elle a développé une nouvelle relation avec sa soeur, elle s’est séparée de Fabien et se sent prête à rencontrer le futur père de ses enfants , libérée de ce formatage inconscient. A moins que Fabien ne se remette en cause lui aussi… Affaire à suivre !
Le complexe de la roue de secours est le plus souvent vécu pas la puiné, mais il arrive aussi que ce soit l’aîné qui se sente mis de côté à la naissance du suivant. Le puiné a pris sa place, parce qu’il retient toute l’attention des parents, pour des raisons de santé par exemple :: dès la naissance, il pleure, il a besoin de soins permanents et les parents n’ont plus de temps pour l’aîné. La seule solution pour l’aîné est alors de ne pas déranger les parents, d’être sage et transparent…